mardi 18 août 2020

Moorcock, Mignola et l'Irlande de FALLING SKY

Corum Jhaelen Irsei. Par Mike Mignola.

Je viens de lire une vieille adaptation — hélas, je n'ai pas trouvé l'année exacte de publication — en BD du premier tome des aventures de Corum Jhaelen Irsei : Le Chevalier des épées, de Michael Moorcock. Avec Mike Baron au scénario et Mike Mignola au dessin. Oui : Mignola ET Moorcock dans le même ouvrage ! Et ça m'a bien plu. Suffisamment pour aller chercher le deuxième tome en boutique, La Reine des épées. Mais pas le troisième, Le Roi des épées, car ce n'est plus Mike Mignola au dessin mais Jill Thompson et je suis beaucoup moins fan de son trait.

J'ai découvert l'œuvre de Moorcock avec les jeux de rôle adaptés de son œuvre : Stormbringer et Hawkmoon. Je suis un gros fan du travail d'édition accompli par feu Oriflam sur ces deux gammes, notamment pour Hawkmoon où il·elles ont transformé une bouse (en VO) en diamant (en VF). Par la suite, j'ai lu la plupart des ouvrages du Cycle d'Elric, desquels je conserve plutôt un bon souvenir. Une histoire emmenée, de sacrés personnages et une écriture chaloupée (voire alcoolisée en fait). Côté "Tragique Millénaire", j'ai essayé de lire le premier tome — il y a longtemps — des aventures de Dorain Hawkmoon mais j'ai lâché l'affaire après quelques dizaines de pages seulement. En vérité, je suis loin d'être toujours enthousiasmé par la plume de Michael Moorcock. Je lui préfère largement ses univers !

Du cycle de Corum, je n'ai lu que le cinquième tome : Le Chêne et le Bélier. Pourquoi lire un cinquième tome sans lire ceux d'avant, me direz-vous ? Et bien j'ai dû me retrouver avec ce cinquième volume entre les mains un peu par hasard (une brocante ?) et je l'ai lu sans prendre la peine, le temps, de lire ses prédécesseurs : je crois que j'ai dû commencé ma lecture juste par curiosité et, pris par le livre, je ne me suis pas arrêté avant la fin. Pourtant Le Chêne et le Bélier n'a rien d'un monument littéraire mais j'étais captivé par l'ambiance pseudo-celtique de l'univers de Corum. Car, en plus des patronymes qui sonnent très gaélique, les conflits entre Vadhaghs, Nhadrags, Mabdens et Fhoi Myores du cycle de Corum ne sont pas sans rappeler ceux entre Tuatha Dé Danann, Fir Bolgs, Milesiens et Formoirés du Lebor Gabála Érenn. Avec la touche rock 'n' roll propre à Michael Moorcock et en tenant compte des spécificités de son Multivers. Notez cependant que la lecture de Le Chêne et le Bélier ne m'a pas amené aux autres ouvrages de la saga...

Quant à Mike Mignola, c'est un bédéaste dont j'apprécie énormément le dessin. Beaucoup plus que ses talents de scénariste, malheureusement, et les aventures de Hellboy m'en touchent une sans vraiment faire bouger l'autre. J'ai l'impression que Hellboy passe son temps à dire des choses très inintéressantes et à balancer des bourre-pifs peu inspirés. Et pourtant, quel univers ! Graphiquement, j'adore le "Mignolaverse". Mais, narrativement, beaucoup moins...

Tout ça pour dire que, malgré certaines réserves sur leurs œuvres respectives, une BD réunissant Michael Moorcock et Mike Mignola avait quelques attraits à mes yeux. Et à raison puisque la BD Le Chevalier des épées est d'une lecture très agréable. Le dessin est beau, clair, même si on ne reconnait pas encore le trait de Mignola tel qu'on le connaît aujourd'hui. L'histoire est assez prenante, plus dans son début qu'en son développement, malheureusement. L'univers est intéressant (même si la touche "celtique" est plus que légère). Après, si vous aimez les œuvres de Moorcock et Mignola, il n'y a pas à chipotter : lisez les BD Le Chevalier des épées et La Reine des épées.

Personnellement, ces deux BD, et l'univers de Corum en général, constituent une chouette inspiration pour l'Irlande de Rifts et de Falling Sky (mon hack de Rifts à moi). Concernant mon Irlande bazarpunk à moi, allez voir la rubrique "irlandaise" de mon blog d'Avant pour en savoir un peu plus. Mes références de base pour une Irlande post-post-apo multi-genres déjantée ce sont, en vrac, les fées, les races mythiques sus-nommées (Tuatha Dé Danann, Fir Bolgs, Milesiens, Formoirés...), le steampunk victorien, les envahisseurs (néo)vikings, les moines celtes missionnaires, les mégalocéros, l'IRA... Que peut apporter Michael Moorcock à tout ce bazar ? Et bien je trouve que les entités et les races mythiques irlandaises pourraient emprunter quelques traits aux entités et aux races mythiques du monde de Corum. Je pense notamment à la magie mêlée de technlogie permettant la communication entre les différents univers, communication physique et mentale. Ça apporterait quelques couleurs "modernes" à un vieux fond mythologique, non ? 

Et, si vous n'êtes pas allergique à l'hypercalorique imaginaire et au méta-contexte, rien ne vous empêche d'imaginer des Vadhaghs et des Nhadrags de retour dans votre Irlande bazarpunk.

La fin d'un monde. Ou la naissance d'un nouveau. 
Par Mike Mignola.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire