Couverture de Casus Belli n°90. Par Jean-Louis Mourier. |
Le plan initial pour Station Mérovée, c'était une page d'univers, une page de règles et une page de scénario. Voici, enfin, le scénario "sur une page" : Allez chercher Coralie Medeiros.
Le job
Coup de fil de l'agent des PJ, un dimanche soir, vers 22h00.
Les PJ sont engagés par José Medeiros, conducteur de bus à la RATP, et Nathalie Medeiros, secrétaire médicale, domicilié·es à Montreuil, pour aller chercher leur fille unique, Coralie, disparue dans l'En-Dessous.
Ce qui s'est réellement passé
Coralie Medeiros, 20 ans, étudiante en Droit, aime participer à des rave parties — totalement illégales, personne ne peut descendre dans l'En-Dessous sans autorisation des autorités — dans les stations de métro abandonnées de la capitale. Coralie aime aussi l'occultisme, l'ésotérisme, la magie... et fait partie d'un petit cercle secret d'apprenti·es magicien·nes au sein de la faculté de Droit de Panthéon-Sorbonne.
Quoi de mieux alors qu'une rave party impliquant une invocation à une antique divinité celtique sur les quais de RER abandonnés de la gare du nord?
Coralie a participé à la rave samedi soir. Il y avait une centaine de fêtard·es, venu·es pour danser, prendre des substances et quelques frissons à faire la fête dans une zone dangereuse et interdite. Parmi ces fêtards, il·elles n'étaient que cinq impliqué·es dans la cérémonie d'invocation : Coralie elle-même, Joshua Meyer, étudiant de Droit lui-aussi et petit ami de Coralie depuis un an, Judith Courré, étudiante en Droit et meilleure amie de Coralie, Lucien Adenard, étudiant en Histoire, et Paul Verran, professeur d'Histoire du Droit. C'est ce dernier qui a initié le petit groupe aux joies de la sorcellerie. Nos cinq apprenti·es magicien·nes comptaient sur l'ambiance festive de la rave (et un alignement planétaire propice) pour invoquer Scáthach, une ancienne "divinité" irlandaise. À minuit.
Malheureusement pour tout le monde, l'invocation a fonctionné.
Enfin presque. Ce n'est pas Scáthach elle-même qui s'est incarnée mais une puissante fée de la Cour sombre : Mebd ab Irsei. Celle-ci a pris possession du corps de Judith et, grisée par l'ambiance "hallucinée" — la drogue y était surabondante — a jeté quelques sorts de Confusion sanglante à quelques fêtard·es, les transformant en dangereux psychopathes (genre 28 Jours plus tard). S'en sont suivies une boucherie sanguinaire et une panique générale. Lucien et Paul ont pris leurs jambes à leur cou et ont réussi à regagner la Surface, tandis que Coralie et Joshua prenaient la fuite dans le tunnel se dirigeant vers Châtelet-les-Halles.
La moitié des teufeur·ses a réussi à ressortir à l'air libre, par les tunnels qu'il·elles avaient empruntés à l'aller. Dès 1h00 du matin, les autorités sont au courant qu'il y a eu un "accident" sous la gare du nord. Une équipe du RAID descend sous la gare, trouve plusieurs dizaines de cadavres, piétinés ou asphyxiés dans le mouvement de panique, ou massacrés par les possédé·es. Un de ceux·celles-ci attaque les policiers et réussit à en blesser un gravement avant d'être abattu. Comme d'autres possédé·es arrivent, les hommes du RAID quittent les lieux rapidement, sans chercher à en savoir plus.
Au petit matin, les médias parlent juste "d'une rave illégale qui a mal tourné dans l'En-Dessous". Paul Verran, craignant de perdre son poste de professeur à la faculté, a regagné son domicile d'Asnières (où il vit seul) sans passer par la case police. Avant de partir, il a supplié (et un peu menacé) Lucien de ne pas mentionner sa présence sur les lieux. Lucien a été interrogé par les condés. Il a signalé la présence à la fête de Coralie et Joshua, sans préciser qu'il·elles étaient là non pas pour danser et prendre des substances mais pour invoquer une entité d'un autre monde. Il n'a pas non plus parlé de Judith et Paul Verran. Il a assisté à la transformation de Judith en créature étrangère et à la fuite de Coralie et Joshua dans le tunnel. Il est rongé par les remords et hésite à retourner voir la police pour tout leur dire.
Ce que savent les parents de Coralie
Pas grand chose.
C'est la police qui les as contacté·es. José et Nathalie Medeiros pensaient que leur fille passait la nuit chez Joshua, à Aubervilliers. Les parents se sont rendu·es au commissariat tôt le matin, où les agents ont découragé Mr Medeiros d'aller chercher sa fille lui-même... et leur ont refilé le numéro des PJ.
Il·elles ont appelé Joshua puis, n'obtenant pas réponse, ont contacté ses parents. Il·elles ont découvert alors que Joshua était porté disparu lui aussi, dans ce que les médias commencent à appeler "le massacre de la gare du nord". Les parents de Judith les ont contacté·es, eux·elles-aussi, pour obtenir, en vain des informations. Il·elles savent que la police n'enverra pas de deuxième équipe dans l'En-Dessous pour sauver d'éventuel·les survivant·es. La police ne leur a pas donné, pour l'instant, l'identité de celui ou celle — Lucien en l'occurrence — qui a signalé la présence de Coralie, Joshua et Judith parmi les teufeur·ses.
Aucun·e parent·e n'est au courant des activités occultes de leur enfant·e mais il·elles savent tou·tes, à des degrés divers, que celui·celle-ci s'intéressait à la magie, au Fantastique, au surnaturel... Des parent·es qui croient que les jeunes étaient descendu·es pour, juste, "faire la fête". Seule Nathalie Medeiros se souvient du nom de Paul Verran, "un des professeurs de Coralie".
C'est là que les PJ entrent en scène.
Bon, OK, ça fait plus d'une page... La suite demain !
Coralie Medeiros en Féerie. Illustration de James Daly. |
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