samedi 22 août 2020

Mon souci avec les super-slips

Fuck.
Je n'aime pas les super-héro·ïnes. Enfin... Si, d'une certaine façon, je les aime beaucoup. Mais pas forcément comme il·elles auraient voulu être aimé·es...

Pendant ces vacances d'été, j'avais envie de bulles et j'ai lu pas mal de BD. Notamment l'intégrale de Marshal Law (le très bon Kevin O'Neill au dessin et Pat Mills au scénario) et le premier opus de The Boys (Garth Ennis au scénario et plein de monde, moins bon, au dessin). J'avais déjà lu les premiers tomes de Marshal Law ado et je ne connaissais pas (du tout) The Boys. En (re)lisant ces BD, je me suis rendu compte que j'avais un vrai problème avec les super-héro·ïnes : j'aime quand il·elles partent en couilles. Méchamment.

Le fait qu'il·elles se baladent en tenues moulantes avec leur slip par dessus ne me pose aucun souci. Surtout les dames. Je ne trouve pas ça ridicule, ni même sinistre (quoique... des hommes et des femmes en uniformes qui mettent en valeur leur corps hyper-musclé et sexué, vous ne trouvez pas que ça a un petit parfum totalitaire vous ?). Ce sont les histoires qu'il·elles vivent qui me posent problème : elles m'ennuient. Je parle du schéma classique du·de la super-héro·ïne bienveillant·e et droit·e qui lutte contre le Mal (les super-vilain·es, le crime, les nazis, le communisme...) : je trouve ça particulièrement inintéressant. À la rigueur, Peter Parker qui cache à tante May et Mary Jane qu'il est Spiderman ça me fait beaucoup plus bander que son prochain combat contre Octopus ou le Bouffon vert. Ouais gros, je suis comme ça.

Mais — pour vous dire la vérité vraie — ce que j'aime vraiment chez les super-slips c'est quand ils déraillent un peu (beaucoup). Et/ou quand on s’attarde sur les implications de leur présence parmi nous. Bref, aux histoires de justiciers masqués simples supplétifs des Forces de l'ordre, je préfère SpawnDark Knight, Watchmen, Invincible, X-men, Civil War... Et les Marshal Law et The Boys déjà cités. J'aime quand les super-slips sortent du cadre : qu'il·elles vieillissent, dérapent, résistent, sont ostracisé·es, maudit·es, faibles... Quand porter son slip par dessus son collant ne fait plus automatiquement de vous un·e gentil·le défenseur·se de l'Humanité. Là ça devient franchement intéressant !

Ça fait plusieurs décennies que le genre super-héroïque joue avec ses propres codes en faisant régulièrement des super-slips des marginaux et des marginales. Les séries mettant en avant des "supers" qui doutent, qui dévient, qui craignent et qui vrillent se comptent par centaines. Il y a l'embarras du choix. D'ailleurs je me demande si, aujourd'hui en 2020, la plupart des histoires de super-héro·ïnes ne racontent pas, justement, la difficulté d'en être un·e. Car tout le monde sait "de grands pouvoirs amènent de grandes responsabilités" et blablabla.

Mais moi ça me va bien. Car des héros et héroïnes qui seraient à la hauteur de leurs pouvoirs ça serait quand-même un peu ennuyeux, non ? Revenons aux classiques et penchons nous sur la mythologie grecque. Qu'est-ce qui rend Achille, Hélène, Thésée ou Médée si intéressant·es ? Leurs super-pouvoirs ? Non, ce qui les rend si intéressant·es ce sont leurs énormes défauts. Pour faire une bonne histoire de super-slip, il faut un super-slip défectueux : ses pouvoirs sont totalement fonctionnels mais son comportement social et sa stabilité psychologique le sont beaucoup moins !

Couverture d'un exemplaire quelconque de Marshal Law.
Par Kevin O'Neill.

5 commentaires:

  1. En parlant de super-slips qui partent en couilles (et là, c'est le cas de le dire), je ne sais pas si tu connais la BD Plageman de Bouzard. C'est un incontournable (comme Marshall Law ou Unkwown Soldier ou Uncle Sam ou Lobo). A+

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    1. Non mais je connais Bouzard et j'aime beaucoup ce qu'il fait.

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  2. Tu vas aussi aimer "Wanted" de Mark Millar.
    Les super-héros construisent une mythologie modern.
    Quand un super-héros n'a pas de défaut, ce n'est plus de la mythologie, c'est de la propagande.

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  3. Si tu peux, lis Old Man Logan, les héros Marvel vieillis, déjantés, dans un monde post apo où les méchants ont gagné.

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    1. Je note. Merci à tous pour vos conseils de lecture.

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