"Après que la folie des hommes eut déclenché l'APOCALYPSE, vint le temps de l'obscurantisme : une régression aux instincts les plus bas, aux pulsions les plus barbares. De nouvelles générations biologiques naquirent, des mutations génétiques s'effectuèrent ; l'inconcevable devint quotidien. Il fallait réinventer le monde. L'état, nouveau et fragile, avait besoin d'aventuriers capables d'affronter l'innommable chaos. Russ Norton était le meilleur d'entre tous..."
Et un gars très sympa quand je l'avais rencontré – il y a des siècles de ça – à l'occasion du festoche JdR annuel organisé par l'association Némésis à Clermont Ferrand. Il m'avait dédicacé mon exemplaire de Capitaine Vaudou d'un superbe Don Quichotte et Sancho Panza (perdu pour la France puisque, depuis cette époque lointaine, j'ai égaré mon exemplaire comme un gros connard...).
Je ne sais pas si c'est du fait de sa contribution, plus que conséquente, à Rêve de Dragon mais j'associe surtout le trait de Rolland Barthélemy à la poésie, à l'humour, à la légèreté... Aussi qu'elle ne fut pas ma surprise de trouver son nom accolé à celui de la défunte collection Apocalypse chez l'éditeur MEDIA 1000. Apocalypse ce sont six romans "de gare" — ce n'est pas une insulte dans ma bouche, loin de là — français publiés entre 1987 et 1988. Les pseudos des auteurs, Terence Corman et Don A. Seabury, dissimulent Richard D. Nolane, Michel Pagel et, peut-être, d'autres auteur·es puisqu'il s'agissait d'un travail "collectif". Richard D. Nolane a écrit le premier tome et relu et corrigé les trois suivants.
De quoi ça parle ? De barbaque. Comme la collection Gore (chez Fleuve Noir) à la même époque, Apocalypse fait dans la viande : ça charcute, ça découpe, ça arrache, ça saigne, beaucoup. Avec un soupçon de fesse si j'ai bien compris. Et pour cause : l'éditeur MEDIA 1000 publiait essentiellement de la littérature érotique et pornographique. Dans les années 80, vous trouviez ces livres au rayon librairie dans tous les supermarchés. Mais la collection Apocalypse fait plus dans le sang que dans le stupre, du torture porn avant l'heure en quelque sorte. Alors, certes, ça viande beaucoup dans ces bouquins mais leur intérêt réside surtout dans l'univers. C'est un mélange de S-F et de Post-apo avec mutants dégénérés, zombies, robots tueurs, enclaves technologiques, horreurs génétiques... De l'or en barres pour un rôliste ! Tout ça dans un décor américain post-atomique où l'on suit les aventures de Russ Norton, agent "secret" au service de la dernière nation civilisée d'un monde ravagé. Oui, je vous parle d'une époque où la fin du monde avait plus à voir avec la bombe atomique qu'avec le réchauffement climatique.
J'ai craqué. Je me suis commandé Les parasites de l'horreur, Les murailles de l'angoisse et Le rituel des damnés. Pour voir. Je ne suis absolument pas allergique à ce genre de littérature. Bien au contraire, j'ai appris à lire grâce à ces bouquins de gare (et Stephen King et Jules Verne aussi). J'aime ça. Par contre je n'ai pas d'appétence particulière pour le gore et, à choisir, j'aurais largement préféré que cette collection mélange Post-apo et sexe plutôt que Post-apo et chair sanguinolente mais on va faire avec. Car c'est surtout l'univers de ces bouquins qui m'attire. Ça m'a l'air bien furieux, bien barré, du genre qui ferait passer Bitume pour une chanson des Musclés et Dorothée. Bref, ça me donne envie de faire du jeu de rôle. Et ça c'est cool.
Possible que je sois déçu par mes futures lectures mais, à 150 pages écrites gros, ça sera une déception rapide. Si c'est chouette, je vous en reparlerai.
Et Rolland Barthélemy dans tout ça ? C'est lui qui a réalisé les couvertures des six ouvrages ! De chouettes couvertures d'ailleurs. Qui envoient la sauce. Bien éloignées des univers auxquels je l'associe en temps normal. J'étais obligé de les partager avec vous (ici précisément).
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