lundi 22 juin 2020

Station Mérovée – L'univers

Couverture du Casus Belli n°90.
Le concept: à partir de la couverture d'un ancien Casus Belli, présenter un mini-JdR en trois pages. Une page d'univers, une page de règles et une page de scénario(s).

Station Mérovée est un mini-jeu de rôle fantastique contemporain conçu par mes soins et imaginé à partir de la couverture d'un ancien magazine Casus Belli: celle du n°90 (décembre 1995 – janvier 1996), par Jean-Louis Mourier (original ici)
Il est prévu pour un·e MJ et 3 à 5 joueurs et joueuses.

Aujourd'hui: l'univers.

Paris et sa banlieue, de nos jours.
Les entrées des stations de métro sont condamnées, ou gardées par des militaires en armes. Les parkings souterrains sont abandonnés. Les catacombes ne sont plus visitées. Les Franciliens et les Franciliennes ne vont plus dans leurs caves. Les égoutiers descendent travailler en sous-sol uniquement pour les travaux les plus urgents, et sous escorte. Tout ce qui se trouve sous la surface du sol est désormais zone interdite.
Car les sous-sols de Paris et d'île-de-France ont basculé dans les Ténèbres.

Tout le monde sait qu'il ne faut pas, plus, descendre sous Paris depuis cette journée terrible où des Portes se sont ouvertes entre les sous-sols et une autre Dimension. L'En-Dessous est désormais peuplé de chevaliers noirs, de fées maléfiques, de sorcières, d'ogres, d'elfes et nains malveillants... Et il se dit même qu'il y aurait un dragon noir au plus profond de la Ville Lumière.
Avec ces créatures d'un autre monde est venue la magie sombre. La faune et la flore de l'En-Dessous se transforment peu à peu. Les rats, myriapodes, moustiques, cafards et autres araignées sont de plus en plus gros. De même que les serpents, tortues de Floride et crocodiles abandonnés. Quand ce ne sont pas les faune et flore de l'autre monde qui envahissent les carrières, les égouts ou les voies et stations de métro.

À la surface, les pouvoirs publics se démènent pour contenir le chaos. La peur a poussé des centaines de milliers de Franciliens et Franciliennes – les plus riches – à fuir la métropole mais leurs logements ont vite trouvé preneur. Sans les métros et RER, la région parisienne est envahie par des embouteillages monstrueux. L'accès devenu compliqué aux égouts et aux galeries techniques multiplie les gênes, les accidents, les dégradations, les pollutions et les coupures. Et la présence de l'armée ne fait qu'ajouter au désordre.

Ce que la plupart des personnes ignorent c'est pourquoi les sous-sols franciliens ont basculé dans un univers de noirceur. Bien décidé·es à mettre fin à "la décadence" de la France, un cercle d'occultistes d'extrême-droite a réalisé un antique rituel, dans la crypte de la basilique de Saint-Denis pour invoquer les mânes des anciens rois de France, le premier pas vers la renaissance d'une France chrétienne et "racialement pure".
Le rituel a fonctionné.
À un détail près. Ce ne sont pas les rois de France humains qui ont répondu à l'appel des mages nazis. C'est Mérovée.
Mérovée. Meroweg. Le grand-père de Clovis, premier roi chrétien des Francs. Mais aussi le frère d'Obéron, seigneur des fées de la Cour lumineuse.
Mérovée, le roi des fées noires. Le seigneur de la Cour sombre. Le maître de la moitié ténébreuse de Féerie. Mérovée, une antique entité maléfique arcadienne, qui n'a aucune intention de rétablir une quelconque France chrétienne et blanche, notions sans aucun sens pour cet être. Mérovée qui a fait du sous-sol francilien un nouveau fief de ses domaines.

L'En-Dessous est un endroit infiniment dangereux. Mais pas que.
En plus des êtres de sombre Féerie, on y rencontre quelques fées de la Cour lumineuse, ainsi que quantité d'humain·es pour qui l'En-Dessous a quelque chose à offrir. Un abri, un savoir, un secret... Ou un trésor.
Clochard·es, criminel·les, délinquant·es et autres repris·es de justice, skinheads du gang des "mérovingiens", occultistes, touristes aventureux·ses, militaires ou policiers en mission, agents de la ville, jeunes en quête d'émotions fortes, âmes suicidaires, scientifiques, fou·folles, égaré·es, apprenti·es magicien·nes, détectives privé·es ou simples curieux·ses. Ce ne sont pas les raisons de descendre "en bas" qui manquent.

Les PJ sont des excavistes. Des indépendant·es payé·es par les pouvoirs publics ou des personnes privées pour aller chercher quelque chose, ou quelqu'un, dans l'En-Dessous.
Ancien militaire, égoutier ou SDF, ancienne guide touristique, spéléologue ou policière, les excavistes ont tous et toutes choisi une nouvelle voie. Une voie qui descend dans les ténèbres enchantées, et mortelles, du sous-sol parisien.

Illustration originale de la couverture du Casus Belli n°90.
Par Jean-Louis Mourier (original ici).

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