Je ne suis pas un super bon public pour la production bédéistique franco-belge actuelle. À de rares exceptions, je trouve les dessins quelconques, les découpages mauvais et les histoires inintéressantes et diluées.
Malgré ces à priori, le libraire de la crémerie de mon lieu de villégiature préféré m'a convaincu de lui acheter Nymphe, le premier tome d'une nouvelle série intitulée Le convoyeur. Avec Tristan Roulot au scénario et Dimitri Armand au dessin et à la couleur. J'ai raté mon jet de sauvegarde (contre le consumérisme) et je suis reparti avec l'ouvrage.
Comme la couverture le laisse supposer, c'est du post-apocalyptique mâtiné de western. Comme la couverture ne le laisse pas supposer, Le convoyeur a aussi un parfum de fantasy. Je soupçonne d'ailleurs le scénariste d'être, ou d'avoir été, rôliste.
Grosso modo, un phénomène mystérieux, sobrement appelé "la rouille", a anéanti la civilisation en transformant le fer en poudre friable et volatile. Et comme du fer il y en a partout dans nos outils du quotidien – les armatures des immeubles, les véhicules, les ordinateurs, les armes, les canalisations, les câbles... –, boum badaboum, fin de la modernité et retour à l'âge de bronze.
Le fer étant aussi présent dans l'organisme de l'être humain, les hommes et les femmes ont toutes et tous été changé•es en mutant•es, avec des difformités physiologiques plus ou moins prononcées et, pour certain•es, des pouvoirs psioniques surprenants.
Dans ce premier tome de Le convoyeur, nous suivons les aventures d'un... ben d'un mystérieux convoyeur. Un gars bizarre, mais costaud, monté sur un cheval bizarre, et qui accepte de convoyer tout ce que vous voulez en échange de... Vous verrez bien (mais un truc bizarre).
Bon, pour dire vrai – ça n'engage que moi, pas taper –, j'ai trouvé le dessin assez quelconque, le découpage mauvais et l'histoire pas super intéressante. Mais pas diluée: en 56 pages, le récit avance bien (même si je n'ai pas tout compris au dit récit, ce qui a largement contribué à mon avis sur la clarté et l'intérêt de l'histoire racontée).
Mais il y a du bon dans Le convoyeur – Nymphe. Suffisamment pour que je vous en cause sur ce blog.
Comme dit juste avant, le récit est assez dense et donne de la matière fictionnelle. Et, surtout, il y a des morceaux imaginaires qui valent leur pesant de cacahouètes. Je pense aux pouvoirs "psis" et aux mutations de certains personnages, à quelques protagonistes pas inintéressants du tout (les "cannibales), à des créatures bien bien punk comme j'aime (la Nymphe du titre et les Spores...), et cetera. Du bon, voire du très bon, je vous dis.
Si vous croisez cette BD, jetez-y plus qu'un simple coup d'oeil, vous y trouverez peut-être, probablement, de la matière à JdR. Et de la bonne.
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