samedi 21 novembre 2020

Coup de projo : Neon City Overdrive

Couverture de Neon City Overdrive par Jukka Nieminenen.
En règle générale, je ne prends pas le temps de poster sur mes dernières acquisitions rôlistiques. Et pourtant, pendant que je ne vous en parle pas, mes étagères de JdR continuent de s'alourdir imperceptiblement... Aujourd'hui, exceptionnellement, je vais vous causer de l'un de mes plus récents craquages rôlistiques. Un petit bijou ! Il s'agit de Neon City Overdrive, un petit JdR de 72 pages, en anglais, que j'ai topé, un peu par hasard, sur DriveThruRPG.

Neon City Overdrive est un jeu cyberpunk. Du très classique avec Matrice, prothèses cyber, Terre agonisante, inégalités sociales gigantesques, mégacorpos dominatrices, conquête spatiale... Du conventionnel, fidèle aux poncifs du genre, mais certaines options présentes dans les suppléments permettent de "shadowruniser" la chose en introduisant du Fantastique. Oui, car Neon City Overdrive bénéficie déjà de trois "petits" suppléments : Psions (48 pages dédiée aux pouvoirs de l'esprit et au Fantastique suscité), Skinjobs (24 pages consacrées aux "nouveaux corps", robotiques et biologiques, où l'on peut transférer son esprit; qui a dit "transhumanisme" ?) et The Grid (60 pages; Matrice, hackers et I.A.).

Pourquoi je vous cause de Neon City Overdrive et pas des 30 autres bouquins acquis dans l'année ? Là, vous exagérez, ça m'arrive de vous parler de certains arrivages ludiques, pour des raisons diverses et variées. Mais il est vrai que Neon City Overdrive m'a bien tapé dans l'œil. Et ceci pour deux raisons.

Tout d'abord parce que j'aime le genre cyberpunk. Autant d'un point de vue ludique que fictionnel. Des jeux comme Cyberpunk (forcément), Shadowrun, Cyberspace, et même Cyber Age (un de mes jeux chouchous), contribuent largement à l'alourdissement suscité de mes étagères. 

Ensuite parce que Neon City Overdrive a un système que je trouve particulièrement simple mais, néanmoins, inspirant, créatif et motivant. Bon, pour dire vrai, cette (excellente) première impression est basée sur la seule lecture du jeu. Je n'y ai pas joué — et je n'y jouerai pas, pas le temps — aussi prenez tout ce qui va suivre avec les pincettes habituelles.

Neon City Overdrive est une création de Nathan Russell. Cet individu est, entre autres réalisations, le créateur de FU, un JdR générique dont j'ai beaucoup entendu parler (plutôt en bien) mais que je ne connaissais pas du tout. Et, en lisant, une fiche du Grog, il m'a semblé que Neon City Overdrive empruntait pas mal de ses éléments de règles à FU...

Mais ça marche comment Neon City Overdrive ?

Tous les éléments de jeu vont être définis par des Tags : des mots, des groupes nominaux ou des phrases. Ces Tags servent pour les PJ, le background, les décors des différentes scènes, les événements, le matériel... Tout. Ces Tags servent aussi, surtout, à décrire les PJ, leurs qualités comme leurs défauts. Dans le cas des PJ, les Tags vont être constitués de Trademarks (les traits les plus significatifs), Edges (les spécialisations), Flaws (les défauts) et Traumas (les blessures physiques et psychiques). Vous je ne sais pas mais, en ce qui me concerne, ces Tags m'ont tout de suite fait penser aux Aspects de FATE. Et c'est vrai qu'il y a comme un air de famille. D'autant plus que, comme dans FATE, les PJ de Neon City Overdrive peuvent créer des Tags en cours de jeu pour influer sur le déroulement d'une scène (exemple : un PJ déclenche un incendie — et crée en conséquence un Tag "Incendie" — qui va avoir des conséquences dans la narration, bien évidemment, mais aussi dans les règles). Mais les similitudes ne vont guère plus loin : dans FATE, les Aspects permettent surtout d'introduire des modificateurs aux jets de dé tandis que, dans Neon City Overdrive, les Tags ne sont pas de simples modificateurs mais la base même des jets.

Lorsque, dans Neon City Overdrive, un PJ entreprend une action hasardeuse, le joueur ou la joueuse se constitue un pool de dés, des d6 précisément : un d6 "de base" + un d6 pour chaque Tag adapté à l'action entreprise. Sachant que MJ, joueurs et joueuses peuvent créer des Tags en mettant en avant des éléments de la scène. Selon que ces Tags ont une influence positive ou négative, ils vont être qualifiés de "dé positif" ou "dé négatif". Le "dé de base" est toujours positif. Il faut faire le plus haut possible sur l'un des dés positifs : "6" est un succès, "4" et "5" un succès partiel (du genre "oui mais...") et "3" ou moins un échec. "1" ou "0" et c'est une catastrophe. "0", sur un d6 ? Mais comment est-ce possible !!?? Alors, en fait, les dés négatifs annulent les dés positifs. Si vous obtenez, par exemple, un "5" sur un dé négatif, ce "5" annulera le "5" d'un dé positif. 

Voilà. Et c'est à peu près tout, vous avez là l'essentiel des règles de Neon City Overdrive. Il y a bien quelques petits trucs en plus mais rien de bien méchant. Du coup le système met vraiment en avant la narration, la fluidité, l'histoire... Et surtout ça coule tout seul (enfin je crois... un bloggeur sérieux aurait testé le machin). Perso, c'est exactement le genre de système qui me botte et c'est pourquoi j'avais envie de vous en parler.

Si vous aimez le cyberpunk ET les règles hyper-simples, foncez. Et plus les bouquins de la gamme sont bien faits, clairs, bien organisés et joliment illustrés.

PS : j'ai mentionné FATE mais Neon City Overdrive "emprunte" des petits bouts ludiques à d'autres jeux. J'ai trouvé des morceaux d'Apocalypse World et de The Black Hack, repris quasi tels quels. Mais de là à dire que Nathan Russell a eu tort de s'inspirer des bonnes idées des autres... Naaan, bien au contraire.

Illustration de Evan Lee (original ici).

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