vendredi 6 novembre 2020

Cette étrange fascination pour (A)D&D

Couverture de Larry Elmore.
J'ai dans ma ludothèque une tripotée de bouquins estampillés D&D. Ou des clones, des avatars, des dérivés, des déviations... Plein. Même mes rayonnages de Rifts — mon chouchou intergalactique adoré — et autres jeux Palladium Books, ça reste des copies des premiers D&D (matinées de BRP et de Traveller dans les coins).

Cependant je suis loin d'être un grand fan de l'Ancêtre. Je n'ai pas découvert le jeu de rôle avec lui mais avec L'Œil Noir. La Fantasy n'est pas mon genre préféré. Je ne suis guère amateur de Portes-Monstres-Trésors. D'ailleurs je ne joue ni ne maîtrise D&D, toutes éditions confondues. Bref, je ne suis pas censé m'y intéresser et encore moins vous en parler. Et pourtant je vous en cause, régulièrement. Un peu moins depuis quelques temps parce que je suis très pris par le travail sur Alastor 66. Alastor 66 qui — même si il s'agit d'un JdR de S-F horrifique — se révèle être lui-aussi un clone de l'Ancêtre : classes, niveaux, d20... La totale, ou presque.

J'ai deux autres (gros) projets d'écriture de JdR : Falling Sky et M le jeu de rôle. Si le premier lorgne outrageusement du côté de Rifts, FATE et Apocalypse World (oui oui, c'est possible), le second est, une fois encore, un avatar de l'Ancêtre.
Le postulat de M c'est : "Et si le jeu de rôle avait été inventé par deux Francophones, Gérard Gigasse et David Arnaud, en lieu et place de Gary Gygax et Dave Arneson ?" L'univers de M c'est le Merveilleux et le Fantastique Francophones, allégorique ou pas, du XIe siècle aux années 1970. Mais l'idée ça reste de concevoir un JdR résolument "vieille école", très proche dans l'âme du côté "Explorons des terres ludiques vierges !" des premières itérations de D&D. Avec des mousquetaires, des chats bottés et des Nautilus à la place des bikinis en cottes de mailles, des donjons humides et des objets magiques pléthoriques.

Pourquoi D&D me fascine autant alors que je n'y joue pas ?

D'abord la partie "nostalgie". Lorsque, adolescent, je feuilletais avidement mes Casus Belli première époque, il y avait quasi-systématiquement un scénario pour AD&D dans l'encart central. Et les données techniques, entraperçues, de ces scénarios ne cessaient de m'intriguer. Autant je comprenais très bien ce que signifiaient les statblocks des autres jeux (L'AdC, Stormbringer, JRTM, Warhammer, Star Wars...), autant, pour AD&D, ça me paraissait être du chinois : "CA", "DV", "PV" (ah si, ça je savais de quoi il s'agissait !) et "D"... Que de mystère... que de concision aussi. Bon, depuis, je me suis renseigné et je sais maintenant de quoi il s'agissait. Mais l'impression de mystère est restée !
Et la boîte rouge me fascinait lorsque je la voyais dans les rayons de mon magasin préféré de l'époque... Sans que je ne saute le pas.

Ensuite la partie "simplicité". Juste avant, j'évoquais les statblocks de AD&D : quatre éléments de jeu seulement, avec un nombre associé, et en avant Guingamp. La classe. Pour un MJ comme moi qui a un petit souci avec les règles dès qu'on dépasse les dix pages, ça ressemble au bonheur. Alors oui, je sais, les règles de l'Ancêtre dépassent allégrement les dix pages, surtout parmi ses incarnations les plus récentes. Certes. Mais la base reste super accessible.
Et c'est une des choses que j'apprécie énormément dans l'OSR : ce retour aux bases et à la simplicité.

Et c'est pour ça que Alastor 66 se retrouve motorisé avec The Black Hack, un clone, "simple" comme j'aime, de l'Ancêtre.

CA 3, DV 8, PV 36, D 3-18. Ouais gros.
Photo extraite d'un quelconque film (mais lequel ?) de la franchise Alien.

2 commentaires:

  1. Je pense qu'une partie de la fascination exercée par cette boîte vient de sa couverture: rouge et présentant le combat que tout PJ rêve de faire: au contact contre un dragon rouge. j'ai découvert le jeu de rôles avec cette boîte, et, bien que je sois passé très vite à AD&D, j'ai toujours conservé cette boîte pour ranger mon matos de MJ: écran, dés et autres feuilles de persos. Je n'ai jamais réussi à m'en débarrasser, effectivement elle a un truc: si tu rates ton Save elle te marque toute ta vie. A+ Frag

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    1. Je confirme : elle est très évocatrice. Je soupçonne Larry Elmore d'avoir fait un "20" naturel en la faisant (mais les succès critiques ce n'était pas des "1" à l'époque ?). Et le rouge autour de l'illustration participe à son pouvoir évocateur.

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