mardi 16 novembre 2021

Zoologie alastorienne 1



Dans l'univers d'Alastor 66, l'Humanité n'a rencontré aucune forme de vie extra-terrestre évoluée. Officiellement. Les animaux "locaux" que nos Marshals Coloniaux vont avoir la "chance" de rencontrer sur A66 sont issus de manipulations de gènes 100% terriens.
Enfin, 100%... Presque.

Bref, il y a de la vie sur A66. De la vie sauvage. Toute sorte de bestiaux bizarres et étranges, dotés d'organismes aptes à survivre sur la Lune démoniaque.
Ces "animaux" apparaissent dans différentes Zones d'A66, dans certaines tables tables aléatoires dédiées à la Nature "sauvage" de la Lune démoniaque. Je mets "sauvage" entre guillemets car on parle quand-même d'êtres conçus initialement dans des laboratoires génétiques et fabriqués en série en usine par la suite. Avant qu'ils ne soient relâchés sur A66.

Dans un premier temps, pour concevoir cette faune locale imaginaire, je me suis contenté de reprendre des animaux terrestres contemporains en modifiant quelques caractéristiques. Des modifications qui ont surtout concerné la taille – "Tiens, si je multipliais l'envergure du bestiau par quatre?" – et/ou le régime alimentaire – "On a qu'à dire que, dorénavant, le machin n'est plus herbivore mais carnivore, très carnivore..." –. Exemple: les six prédateurs de l'Inlandsis de McReady ou les sales bêtes de la Xénojungle.
Méchamment influencé par Jurassic Park – j'adore ce film –, j'ai aussi ressuscité, et parfois transformé, des animaux préhistoriques de notre bonne vieille Terre. Exemples: les attractions du PaléoParc AlKhalid et les monstres sous-marins de Deeper Blue II.

Dans un deuxième temps, je suis plutôt parti sur une hybridation massive des formes de vie animales d'A66. J'ai imaginé qu'elles aient été conçues en "mixant" différant génomes d'animaux terrestres. Cette hybridation n'était pas censée fournir des créatures aux traits vraiment identifiables et reconnaissables puisque, pour se les représenter, j'avais plutôt en tête les illustrations relatives au Mythe de Cthulhu que Loïc Muzy a réalisées, notamment celles pour le Malleus Monstrorum. Quelque chose d'assez indicible en fait et, clairement, extra-terrestre, non-humain, étranger. Dans l'idée, un peu naïve, de produire ce sentiment d'étrangeté, d'altérité, et, idéalement, de menace, j'ai donné à ces hybrides alastoriens des noms "valises", en collant ensemble des noms d'espèces différentes. Exemples: les six prédateurs du Glacier Thoth ou le "pigeon-rat" de SBZ.
Pour illustrer mon propos, parlons de ce pigeon-rat. En évoquant brièvement cette créature, je ne cherchait pas forcément à ce que lecteurs et lectrices imaginent une créature à l'apparence mêlant bêtement des traits de pigeon ET de rat. Je cherchait plutôt à ce que lecteurs et lectrices imaginent une créature aussi répugnante, sale et opportuniste que les deux bestiaux sus-cités (oui, je n'aime ni les pigeons ni les rats). Dit autrement, je n'imaginais pas un rat avec deux ailes de pigeon, genre, mais plutôt un truc bien dégueu, avec une queue de rat, des plumes grises, grasses et sales, plein de petites dents pointues, des yeux noirs... Après, si ce pigeon-rat a six pattes, huit yeux et un dard, je dis "pourquoi pas?". Ça me va très bien.
Vous voyez où je veux en venir? Hum...

Dans un troisième temps, au jour d'aujourd'hui, je commence à diversifier les approches. Sans forcément jeter à la poubelle tout ce qui a été déjà fait, je pense introduire de nouvelles espèces, différentes des animaux terriens surdimensionnés, des vieilleries préhistoriques et des hybrides mentionné·es plus haut.
Car j'ai commencé à réfléchir à l'écologie d'A66 – non, ne partez pas! – et je me suis demandé quels animaux la Lune démoniaque pouvait bien avoir engendrés (pas dans les sens où ces animaux sont nés sur la Lune mais dans le sens où les conditions de survie extrêmes de la Lune ont emmené à créer ces animaux spécifiquement). Des animaux qui ne soient pas juste des croquemitaines à jeter dans les pattes de nos PJ Marshals. Des animaux dont la biologie et le mode de vie aient des incidences profondes sur leur environnement. Des incidences susceptibles de fournir des scénarios.
On en revient toujours là.

Pourquoi je réfléchis autant à comment je peux présenter la faune locale?  Entre autres raisons, je peine à caser des créatures suffisamment évocatrices dans des tables aléatoires avec, seulement, 111 signes pour chacune d'entre elles. 111 signes c'est bien peu pour représenter, et se représenter, une créature inconnue. Du coup, je cherche des subterfuges pour évoquer le maximum de choses les concernant en un minimum de mots.

On en reparle, peut-être, bientôt.

Un point important pour conclure: in fine, je ne veux pas décrire précisément la faune locale à mes joueurs et joueuses. Je veux juste leur balancer quelques éléments et les laisser imaginer le reste. Car je sais que ça sera toujours plus flippant que tout ce que je pourrai bien leur décrire.



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