Illustration de G-host Lee (original ici). |
Sur CasusNO, suite à mon précédent post, Ackinty m'a posé la question suivante: "Comment ça se fait qu'il y ait eu autant de satanistes à gérer pour la Fédération. Aujourd'hui, on en a mais pas tant que ça, il me semble. D'où venait cette recrudescence d'adorateurs du Cornu ?" Excellente question.
Il n'y a pas eu de réelle recrudescence du satanisme dans l'Héliosphère avant que la Fédération décide d'interner puis de déporter les adorateur·trices du Malin à l'autre bout de la Galaxie.
Lorsque, vers 2800, les Nations Unies – l'autre nom de la Fédération – décident d'apporter une "solution finale au problème sataniste", les autorités fédérales comptent 0,02% de la population comme faisant partie de cette mouvance, soit 40 millions de satanistes sur une population de 200 milliards d'Héliosphérien·nes.
0,02% c'est bien peu.
Et les satanistes ne sont pas les seul·es concerné·es par "la Purge". Loin de là. C'est plusieurs milliards d'hommes, de femmes et d'enfant·es qui vont être massacré·es, déporté·es, emprisonné·es, ostracisé·es, oublié·es, par les autorités au nom de la "purification" de la race humaine et de son Salut.
Lorsque la Purge débute, on trouve des satanistes essentiellement sur Terre. Il y a bien quelques communautés ailleurs dans le système solaire mais leurs effectifs sont anecdotiques. Il y en a un peu plus dans les Colonies nouvellement indépendantes – la jeune Ligue des Mondes Libres – mais elles échappent au revival mystique, et violent, qui parcoure la Fédération.
Sur Terre, les plus grosses communautés se trouvent dans les Amériques, notamment en Californie, au Mexique et dans le sud du Brésil.
Si il y a bien quelques sociopathes parmi les satanistes touché·es par la Purge, l'immense majorité est constituée de citoyen·nes inoffensif·ves, respectueux·ses des lois et de l'Ordre. Un respect qui ne les sauvera pas de la mort ou de l'exil.
Mieux: de nombreux·ses "satanistes" massacré·es, déporté·es, emprisonné·es, ostracisé·es, oublié·es, n'en sont pas. Car les autorités locales, fermement contrôlées par des politicien·nes se servant du fondamentalisme religieux le plus crade pour arriver à leurs fins, utilisent la Purge – et l'étiquette "sataniste" – pour se débarrasser de certaines populations gênantes.
Les wiccans, par millions, sont arrêté·es, puis tué·es ou déporté·es (et, souvent, déporté·es puis tué·es). En Irlande, le gouvernement ultra-catholique se sert de la Purge pour se débarrasser des néo-druidistes. En bretagne, les autorités du Troisième Empire font de même pour éliminer la mouvance nationaliste bretonne. En Scandinavie, ce sont les luthériens au pouvoir qui purgent les nombreux cercles odinistes. En Méditerranée, les orthoxes pan-héllènes détruisent les Mystères d'Eleusis, les cultes de Mithra, Isis, Baal...
Ailleurs, ce sont les syncrétistes afro-chrétien·nes qui sont persécuté·es, les fidèles du Vaudou, du Candomblé, de la Santeria... En Haïti, les mégacorpos agricoles se servent de la Purge pour s'accaparer des terres arables en chassant leurs propriétaires vaudous. Des adorateurs du Vaudou qui finiront, quelques décennies plus tard, dans un certain grand marais subglaciaire...
En Afrique et en Asie, ces mêmes mégacorpos, alliées aux gouvernements locaux, exproprient des peuplades entières taxées de "satanistes". des peuplades un peu trop animistes sur les bords, selon les normes de leurs dirigeants chrétiens, musulmans, hindous, bouddhistes...
Ainsi, au Viêt-Nam, les autorités chrétiennes et bouddhistes déportent les dernières populations montagnardes qui ont résisté à la lente "vietnamisation" des siècles précédents.
En Chine, le pouvoir – entièrement contrôlé par ces mêmes mégacorpos agro – vole leurs dernières terres à des familles tibétaines, ouigours, mongoles, yis, hanis, bais, nakhis...
Et, du Kazakhstan jusqu'en Thaïlande, les pouvoirs en place se débarrassent des rares représentants d'une étrange peuplade himalayenne dégénérée, pour laquelle les qualificatifs de "démoniaque", "inhumain" et "déviant" ne sont pas forcément usurpés.
Un peu partout, de petites communautés, parfois installées depuis des siècles, disparaissent dans les affres de la Purge.
Dans l'Empire perse, le gouvernement chiite chasse la "secte" néo-nizârite de son refuge montagnard dans l'Elbourz.
Dans le Poitou, les autorités françaises raflent les milliers d'adeptes du Cercle Blondin qui vénéraient une entité "démoniaque" au cœur du Marais poitevin.
En Europe de l'est, la police ostriane déporte des centaines de milliers de Roms, eux·elles aussi qualifié·es de "satanistes".
Au Massachussets, le gouverneur puritain vide la ville d'Ipswich de ses habitant·es aux mœurs et à la religion étranges.
Et cetera.
Sans oublier, pour finir, de nombreux·ses amateur·trices d'occultisme et d'ésotérisme qui finiront, eux·elles aussi, dans un cargo carcéral pour Pluton.
Bref, les premiers colons d'Alastor 66 n'étaient pas tous "satanistes", loin de là. Et, deux siècles plus tard, lorsque les PJ vont essayer de percer les mystères de la Lune Démoniaque, ils vont être confrontés à une mosaïque ethnique riche, colorée. Et dangereuse.
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