Couverture de Warriors of the Red Planet. Par Thomas Denmark. |
Donjons & Dragons c'est de la Fantasy, (presque) tout le monde est d'accord avec ça. Mais ce n'était pas si évident dans les premières années du jeu. Bien sûr il y avait déjà toute la ménagerie classique du méd-fan : les magos, les épées, les dragons, les châteaux-forts (aux Confins du Pays...), tout ça tout ça. Cependant, on sentait dans certaines influences (l'Appendice N) et dans certains développements (le module Expedition to the Barrier Peaks ou les origines high-tech, et radioactives, de Blackmoor et Mystara...), que le tout premier jeu de rôle aurait pu naître et se développer dans un tout autre imaginaire que celui de Tolkien, Howark et Leiber. Un sujet que j'ai déjà abordé sur ce blog.
Ce qui m'amène à vous parler des gidéaires publiés par Night Owl Workshop (NOW). Cinq gidéaires précisément : Guardians, Colonial Troopers, Raiders of the Lost Artifacts, Freeboters et Warriors of the Red Planet. Cinq clones de l'Ancêtre puisque leurs règles sont décalquées d'une vieille version de D&D (ne me demandez pas laquelle). Cinq clones qui partent du postulat suivant : "Et si Dave Arneson et Gary Gygax s'étaient inspirés d'autres genres que la Fantasy pour créer le tout premier jeu de rôle ?".
Chaque jeu de NOW est écrit dans cette idée : et si... J'ai découvert Guardians en tout premier. Le principe : et si le tout premier JdR avait été inspiré par les comic books de super-héro·ïnes des années 70 au lieu de la Fantasy tolkiennesque ? Guardians ce sont, peu ou prou, les règles de D&D (Old ou Basic, je ne sais pas) pour jouer des super-héro·ïnes en collants, sur 98 pages. Je me le suis procuré à une époque où je cherchais encore à simplifier les règles de Rifts en revenant à son modèle inavoué : (A)D&D. Et Rifts étant, aussi, un gidéaire de super-héro·ïnes, le sujet de Guardians m'intéressait tout particulièrement.
Dernièrement, grâce à imaginos, j'ai découvert que les bonnes âmes de NOW ne s'étaient pas arrêtées en si bon chemin et avaient commis d'autres gidéaires néo-vieux en détournant le postulat de départ de Donj'.
Et si Dave Arneson et Gary Gygax s'étaient inspirés de la S-F de Robert Heinlein, Poul Anderson, Isaac Asimov et Frank Herbert pour créer le tout premier jeu de rôle ? Hop : Colonial Troopers (100 pages).
Et si Dave Arneson et Gary Gygax s'étaient inspirés des récits d'aventures pulp des années 30 pour créer le tout premier jeu de rôle ? Hop : Raiders of the Lost Artifacts (124 pages).
Et si Dave Arneson et Gary Gygax s'étaient inspirés des histoires de pirates, à l'époque de la flibuste dans les Caraïbes, pour créer le tout premier jeu de rôle ? Hop : Freeboters (104 pages).
Et, enfin, mon préféré. Et si Dave Arneson et Gary Gygax s'étaient inspirés des Planet Operas de Edgar Rice Burroughs et consorts pour créer le tout premier jeu de rôle ? Hop : Warriors of the Red Planet (126 pages).
Je suis curieux de savoir si NOW va s'arrêter en si bon chemin ou si il·elles ont d'autres "déviations" de l'Ancêtre prévues dans leurs cartons...
Pour conclure, je voulais signaler que les illustrations des cinq ouvrages sont toutes réalisées par Thomas Denmark. Le trait de ce dernier a une vraie flagrance old school qui va très bien avec le postulat et les sujets de ces petits gidéaires très sympathiques.
Bref, si vous êtes amateur·trices de néo-vieilleries ou juste de curiosités ludiques, vous savez ce qu'il vous reste à faire (c'est sur Drivethru). Je m'excuse d'avance auprès des nombreux collectionneurs compulsifs de JdR qui fréquentent ce blog.
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