Couverture de Future Law par Gail B. Mcintosh. |
J'aime la Science-Fiction. Vraiment. Enfin je crois. Je suppose que, si je n'aimais pas la S-F, je ne mangerais pas mon capital sommeil pour vous pondre un JdR de S-F de 400 pages, non? Ou alors du pur masochisme... Donc j'aime la S-F. Yep. Pour des raisons diverses et variées, dont certaines que j'ignore et d'autres que je ne vais pas développer ici.
Non, présentement, je vais plutôt vous parler de comment j'envisage l'usage de la Science dans la Fiction. Dit autrement: à quoi me sert une technologie hyper-avancée dans les parties d'Alastor 66 que je masterise.
Comme la magie et le Merveilleux dans les univers de Fantasy, la super-technologie permet, dans les univers de S-F, d'introduire un imaginaire hors de portée de notre vécu quotidien: vaisseaux spatiaux, pistolets laser, robots intelligents, découverte et exploration de mondes lointains et mystérieux, transformations génétiques, cybernétiques, bioniques, Intelligences Artificielles... Et c'est chouette.
La S-F permet beaucoup de choses, ouvre de nombreuses, et nouvelles, portes à nos synapses. Peut-être un peu trop .
Oui: trop.
En effet, si on n'y prend garde, la super-technologie peut vite vous pourrir une partie de jeu de rôle. Surtout une partie de jeu de rôle où joueurs et joueuses interprètent des Marshals coloniaux en train d'investiguer sur un monde hostile. En effet, une technologie omnisciente et omniprésente foutrait mes beaux scénarios en l'air. Car un univers de jeu où tout le monde serait super-connecté, filmé, enregistré, identifié, marqué, tout ça tout ça, ben c'est la mort du scénario d'enquête ça ma bonne dame mon bon monsieur.
Quoique je dis ça, ça se trouve, Eclipse Phase ou Mindjammer, et tous les autres jeux à haute dose sciento-techno, on déjà résolu le problème à leur manière, dans les règles, le background ou l'écriture des scénarios. Allez savoir...
Mais moi je n'écris pas pour Eclipse Phase ou Mindjammer. Étant un MJ de plus en plus fainéant, je n'ai pas envie de passer mes parties à "résoudre les problèmes" que pourrait me poser la super-tech du Futur. J'ai envie de m'éclater, le jeu de rôle c'est un plaisir, pas du travail.
Fort heureusement, les principales références imaginaires d'Alastor 66 sont des films américains datant d'avant internet, l'informatique grand public et la télésurveillance. Je pense notamment à Alien, Outland ou Blade Runner. Des films où la technologie n'envahit JAMAIS le scénario.
Un exemple: Alien. Dans Alien, chaque élément technologique est là pour servir le récit, le récit n'est pas là – jamais – pour servir la technologie.
Ripley et ses collègues ont un vaisseau spatial – chouette! – mais c'est surtout pour se rendre sur un monde sinistre afin que Kane soit infecté par un xénomorphe hostile.
Ripley et ses collègues ont un matos médical super avancé, totalement infichu de voir que Kane a un machin qui se développe dans le bide.
Ripley et ses collègues ont un ordinateur de bord qui fournit assez éléments pour les inquiéter un peu plus mais pas assez pour résoudre leur GROS problème.
Ripley et ses collègues ont un détecteur de mouvement pas assez précis pour savoir vraiment par où la merde va arriver mais suffisamment efficace pour stresser tout le monde.
Ripley et ses collègues ont la chance d'avoir un androïde à bord. Ah ben non, il veut leur peau en fait.
Et cetera.
Dans Alastor 66 – et dans toutes mes parties de JdR avec de la super-technologie –, c'est la même: la Science doit nourrir la Fiction mais ne doit pas tuer l'intrigue. Elle peut aider les personnages mais jamais, ô grand jamais, résoudre les problèmes à leur place.
C'est pour cette raison que, dans mon jeu, je privilégie une esthétique très années 80. Avec des écrans d'ordi tout noirs et des lettres jaunes moches. ^^
Bref, dans mes parties d' A66 et n'importe quel JdR de S-F :
▪ Si un élément science-fictionnel sert bien l'histoire, introduisez-le, servez-vous en.
▪ Si un élément science-fictionnel est susceptible de desservir l'histoire, notamment en rendant votre masterisation plus compliquée, ne l'introduisez pas: mettez le juste à l'arrière-plan ou, direct, à la poubelle.
Mais, au final, vous ferez bien comme vous voulez. Peut-être que les fans hardcore de Science-Fiction auront une toute une vision de l'usage de la technologie dans un récit.
Trop tard... |
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